Ce serait dommage de s'en priver

photo (c) Antonin Crenn, vitrine des Mots à la Bouche

La passerage des décombres est une plante qui prospère dans les terrains vagues, les ruines. Son habitat est celui que les plantes nobles refusent. C'est dans un coin idéal à sa prolifération, des ruines d'un pont de chemin de fer que le narrateur, enfant au début de l'histoire vient jouer. Les années passent et il continue de venir s'isoler dans cet endroit tranquille avec Titus son ami d'enfance.
Antonin Crenn écrit des textes lisibles en ligne. Ce petit livre est son premier publié. Très court, 10 pages, mais attention, chez Lunatique quand même, une belle maison qui soigne ses parutions. Belle couverture, belle mise en page, même soin apporté à cet ouvrage très fin qu'à un roman plus épais.
Le texte est très beau, un peu mélancolique, des souvenirs d'enfance, comme des périodes heureuses qu'on ne revivra pas, mais il est aussi positif puisque d'autres beaux moments existeront. C'est une nouvelle touchante, tendre, pleine de douceur. L'éveil à la vie, à l'amour, à la rêverie si importante et pourtant délaissée des vies urbaines trépidantes – que j'aime mon rythme de vie qui m'exclut en partie de cette agitation ! Antonin Crenn écrit simplement les choses de la vie, ne bêtifie pas sous prétexte que le narrateur est un jeune garçon. Il y a longtemps que j'ai passé l'adolescence et l'état de jeune adulte – il y a un mot pour cela ? – mais j'aurais pu m'y replonger, que dis-je, je m'y suis replongé avec grand plaisir.

À très court texte, très courte analyse, mais beau livre et juste prix : 3 €. Ce serait dommage de s'en priver.

Antonin sera demain, mercredi 15 mars, à partir de 19 h 30, à la librairie Charybde, pour une rencontre avec Corine Pourtau, Perrine Le Querrec et les invités d'Antidata, L’Atelier de l’Agneau, Le Chemin de Fer : Claire Dumay, Françoise Favretto, Hervé Mestron, Annie Mignard.

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