« j’ai marché vers elle »

Hommage rendu à la ville des villes qu’est Marseille, dans son dispositif visuel comme l’obsession mer et le flux des visages. C’est du moins là où se risque Raymond Penblanc. Mais avec sous la surface urbaine et les cinétiques du récit des affleurements de vieux mythes, et une figure qui troue le texte : le chemin qu’ici on fait nous mène au dernier chemin de Rimbaud.
François Bon

Poussé par une audace qui m’avait toujours fait défaut jusqu’ici, j’ai marché vers elle. La fille était jolie, brune et très mate de peau, avec de grands yeux noirs pétillants, prénommée Leila, rebaptisée Lila, car elle adorait cette fleur, son parfum, ses couleurs. Je lui ai dit que j’avais 17 ans, que je m’appelais Arthur, que je descendais tout droit de Charleville-Ardennes, et que je n’avais jamais vu la mer. Comme Rimbaud alors, s’est, sans une once de malice, exclamée Lila, qu’une telle coïncidence ravissait.


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