«  Il vaut mieux ne plus y penser. »

L’enfant ébouriffé se tient dans l’entrebâillement de la porte. Il suce son pouce et serre contre lui un nounours défraîchi. Tu lui fais signe d’approcher et de s’allonger près de toi. Il te prend pour un château-fort, alors que tu n’es qu’une hutte à la merci de la moindre bourrasque. Il voudrait raconter son cauchemar. Ton index sur ses lèvres.
– Chuuttt...
Il vaut mieux ne plus y penser. La vérité, c’est que tu n’as aucune envie de l’entendre et de chercher les mots. Ceux qui rassurent, délimitent, certifient. Ceux qui ont été vidés de leur contenu après un usage trop fréquent et qui sont devenus carcasses.

pp. 8/9

À lire le site, dautres extraits de la nouvelle de  Stéphanie Braquehais, Les Murs.

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