«  Sarah exagère, mais c’est normal, c’est pour ça qu’il l’aime »

« Les étoiles, Sarah connaît. Sa grand-mère, mais aussi la mère et le père de sa grand-mère en ont porté sur leurs manches avant d’être condamnés à brûler comme elles, dont les corps stellaires n’en finissent pas de se consumer dans le grand ciel noir. Selon Sarah, si on mettait bout à bout les corps des six millions de juifs exterminés dans les camps nazis, on aurait de quoi dresser une échelle jusqu’à la lune. Sarah exagère, mais c’est normal, c’est pour ça qu’il l’aime, c’est ça qu’il aime en elle, cet excès, cette chaleur, ce bouillonnement, ce corps pulpeux, ces cheveux drus, cette peau très blanche tavelée de roux, ce concentré de gaz rares dont elle le douche, cette flambée d’alcool qui le rend fou, qui lui fait peur aussi, de quoi le paralyser quand elle est nue, ce qui ne s’est encore jamais produit. »
pp. 13/14


Par le geste inconscient d’un camarade de classe, Pascal, cinq ans, perd un œil. « Œil-de-lynx vient de naître, avec qui il va devoir s’efforcer de vivre en bonne entente. » Dix ans plus tard, Pascal cale son œil valide derrière l’oculaire d’une lunette astronomique. Les étoiles, c’est sa passion avouée, et Sarah son amour secret.
Une histoire courte qui finit mal, forcément. Pas d’envolée lyrique, mais un vocabulaire ajusté, tendu avec rigueur, polissant une œuvre forte et sensible à la fois.

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