« T’offrir à celui qui parviendra à bander l’arc. »

Un pincette de Pas moins que lui ?

Tu te tiens droite, très droite. Tu serres contre ton corps l’arc et le carquois empli de flèches. Tu franchis le seuil de la grande salle. À ton approche, le silence peu à peu se fait.
Les prétendants vers toi se tournent.
Tu es cette femme étincelante d’arrogance, leur interdite reine.
Tu es face à eux en ce matin, l’arc d’Ulysse dans tes bras.
Et tu leur annonces l’inconcevable :
T’offrir à celui qui parviendra à bander l’arc.
Tu es celle-là dont plus aucun n’osait espérer la posséder un jour, et celle-là même a décidé ce matin de se donner à l’un d’entre eux.
Le silence, la stupeur autour de toi sont à hurler de rire – sont à pleurer.
Tu déposes l’arc, le carquois. Tu t’assieds, magistrale, sur ton trône. Tu ne prononces plus une parole – tout a été dit.
Tu attends que commence l’épreuve.
Tu es la reine.
Tu es l’offrande.
Que celui qui te voudra ose avoir maintenant l’audace de te mériter.
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